Impressions d’une exposition,
par Flore Iborra
Le noir est un hasard. Le blanc une perfection entrevue. Les deux bords ne se rejoignent pas, ils s’appellent. Furieuse, la noirceur sort du blanc en lourdes vagues. Le blanc subjugue les plis du noir.
Les taches éclatées sont des galaxies disjointes dans l’immensité.
Les châssis ont été réalisés patiemment, au gré des trouvailles, avec des matériaux de récupération et initient l’œuvre.
Qu’importe le format (allongé, carré, grand ou petit) puisque vous approchez d’une vérité qui vous saisit. C’est un accord profond, un son grave qui pourrait faire monter vos larmes.
La note est juste, magistrale. Voie royale vers la contemplation. Vers une diffraction de l’être.
Certains ne peuvent y accéder et restent au bord, remués vaguement par un silence palpable, énigmatique. Trop exigeant peut- être.
On vous cite des noms, le grand Ruthénois d’abord, le grand maître, et puis d’autres encore dont la notoriété est acquise.
Mais vous sentez bien que le mystère est ailleurs. Ailleurs. Le père d’Eric Garnier- Audebourg était charbonnier. Il livrait. Dans la cour familiale, l’enfant a vu du noir, du gris, de la poussière. Il s’est nourri de matière et de lumineuse mélancolie.
Galerie Mage, Toulouse août 2010.